Archives mensuelles : Mai 2010

Bombilla o vela

Apaga y vámonos” de Manuel Mayol Riera, Espagne, 2005, 87’

Documentaire

« Apaga y vámonos ,o que el último apague la luz », « Eteins la lumière en sortant », c’est qu’il ne faudrait pas gaspiller. En matière d’énergie, un Etat peut se retrouver confronté à des dilemmes : l’autonomie énergétique est une garantie de souveraineté, on ne dépend pas des ventes d’un Etat voisin et de la pression diplomatique qu’il peut exercer si bon lui semble. Se souvient-on de la crise du gaz russe voilà un an ? Des centaines de milliers de foyers en Europe de l’Est, en Bulgarie et Ukraine principalement, se sont vus couper l’accès au gaz en plein cœur de l’hiver, ce qui signifiait absence de chauffage, d’eau chaude et de gaz de cuisine. Un Etat cherchera donc spontanément à se doter de ses propres ressources énergétiques : en France nous avons le nucléaire, et des énergies vertes en essor (éoliennes et panneaux solaires principalement). Parmi les énergies « propres », il y a les usines hydro-électriques : de gigantesques barrages formant des bassins de rétention d’eau qui est ensuite libérée par des valves, l’énergie dégagée par la pression alimentant les turbines du système pour être stockée puis redistribuée. Puissant, efficace, infini, mais est-ce bien écologique ? La construction d’un barrage entraine nécessairement des dégâts collatéraux : il s’agit d’inonder toute une zone dans laquelle il n’y avait auparavant pas autant d’eau, juste un cours. Il faut donc exproprier les habitants qui y vivaient depuis des générations, avec leurs lieux de mémoire, leur patrimoine. De plus la faune et la flore locales sont touchées, l’équilibre naturel est artificiellement modifié ; les plus graves conséquences étant celles liées aux migrations de poissons dans l’ancien cours d’eau, qui se retrouvent broyés par les turbines s’ils descendent, ou qui ne peuvent plus remonter à cause du barrage. On n’évoquera pas les dégâts liés aux simples travaux. En revanche un barrage de grande taille donne accès à une source d’énergie incroyable, sans émission de carbone. D’où le dilemme pour un pays comme le Chili : chercher une autonomie énergétique en limitant les catastrophes sociales et environnementales.

« Apaga y vámonos » retrace le conflit du peuple mapuche-pehuenche avec la multinationale espagnole Endesa. L’histoire commence avec le Biobío, un des fleuves les plus importants du Chili. Il nait dans la cordillère des Andes avant d’aller se jeter dans l’océan Pacifique. Politiquement et historiquement c’est un symbole, il fut la frontière naturelle de la colonisation espagnole.

Endesa est la première entreprise hydroélectrique d’Espagne et d’Amérique Latine. En 1997 elle décide, avec l’accord des autorités chiliennes, de construire en amont du Biobío la centrale hydroélectrique Ralco, du nom de la vallée dans laquelle coule le fleuve. Dès le début du projet, en se saisissant de la Loi Indigène 19.253, le peuple mapuche s’oppose fermement ; le rapporteur spécial de l’ONU Rodolphe Stavenhagen en 2003 dénonça la violation des droits de l’homme lors de la construction de la centrale. Cependant en mai 2004, faisant fi de toute remarque, débuta l’inondation de la vallée de Ralco, 70 familles indigènes acceptèrent l’échange de terres et des compensations financières pour aller vivre dans des zones plus en altitude de la Cordillère, mais aussi moins fertiles et au climat plus rigoureux. Ainsi que le racontent les témoins du film, certaines d’entre elles sont restées plus de 3 ans sans électricité, s’éclairant à la lueur des bougies et se réchauffant près du foyer quand le bois n’était pas trop humide.

Durant tout le processus de construction de Ralco, et postérieurement, les porte-parole mapuche qui dénoncèrent la situation que vivaient leurs semblables, furent et sont encore persécutés et condamner par les tribunaux militaires chiliens, en application de la loi antiterroriste instaurée sous la dictature d’Angusto Pinochet et qui n’a pas connu de changement majeur malgré le retour à la démocratie. Cette loi autorise lors des procès l’audition de témoins « sin rostro », sans visage, donc cachés, anonymes, dont même les avocats des parties civiles ne connaissent pas l’identité, ce qui va à l’encontre des règles de procès équitable. Finalement la terrible réalité s’impose aux vœux et droits des mapuche. Ralco est la plus grande entreprise du Chili. Les terres sont inondées.

La communication avec l’entreprise sur les évènements est impossible. Les dirigeants restent injoignables et préfèrent garder le silence.

Le cas de l’entreprise Endesa n’est qu’un exemple parmi d’autres de l’absence de dialogue triangulaire qui devrait exister entre l’Etat, les multinationales et les communautés indigènes. Le barrage de Ralco a été construit, mais l’histoire n’est pas encore terminée. Ce qui se passe actuellement avec Celco est peut être encore plus emblématique et violent, les communautés en sont venues à des luttes fratricides, déchirées entre l’appât du gain et le respect des coutumes ancestrales. De la même façon, des entreprises géothermiques s’implantent en ce moment dans le nord du pays, menaçant l’équilibre environnemental et la vie des populations locales, sous couvert d’intérêts nationaux. Le choix d’une politique énergétique au Chili est un débat toujours ouvert dans lequel une partie de la population est systématiquement stigmatisée.

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Classé dans Cinéma, environnement

Chili con carnet

Baudoin, « Araucaria, carnets du Chili », édition l’Association, 2004

Dessiner, c’est voyager. Fixer des instants sur du papier, après avoir eu le temps de les contempler. Les carnets de Baudoin sont brouillons, précisément parce qu’ils ont été croqués sur le vif, ce qui en fait tout le charme. Certaines illustrations sont faites d’après souvenir, elles sont encore plus imprécises, mais elles ont le mérite d’exister, faute de quoi le souvenir se troublerait encore plus.

« Octobre 2003, dans le cadre de la manifestation livres en fête. Je suis invité près d’un mois au Chili par la bibliothèque de l’Institut culturel Franco-Chilien à Santiago. Qui a pour responsable Françoise« . Baudoin nous invite à retracer son séjour au Chili au fil de ses croquis, il y parle de choses simples, qui l’ont ému, énervé, impressionné… Pour les nostalgiques, on retrouve derrière les traits de fusain et d’encre les endroits touristiques par excellence qui nous arrache un sourire, et des bars, des lieux de rencontre qui donnent des sourires nostalgiques d’un autre type. Le regard de Baudoin, naïf les premières pages, s’élargit au fil de son voyage et de ses découvertes. C’est un ouvrage d’une sensibilité rare, sans prétention, qui offre humblement la vision d’un artiste français au Chili.

« Fin octobre, c’est le printemps au Chili, le soir je regarde la lune qui est dans sa phase ascendante, elle ne s’arrondit pas de la même manière que dans l’hémisphère nord. »

« C’est un arbre qui a comme des mains au bout de ses branches. Des mains qui offrent. C’est un des arbres les plus vieux de la planète. Il est très respecté ici, on ne peut pas lui faire du mal sans être puni. Mais il y a toujours des moyens de contourner les lois, il y en a qui y arrivent. Son nom c’est : ARAUCARIA. »

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Weekend Projections-Débats à Lorient et Auray – les 4, 5, et 6 juin

MAPUDHUNGUN

« Le Parler de la Terre »

présente

Rencontres Amérindiennes aux côtés des Mapuche du Chili victimes du tremblement de terre et du raz de marée

FILMS / DEBATS

Séisme, raz de marée,  déforestation …

VENDREDI 4 JUIN 2010

UNIVERSITE DE BRETAGNE SUD – Paquebot – 4 Rue Jean Zay, 56100 Lorient

MAPUCHES AU CHILI : un peuple malmené ? Une communauté indienne raconte sa réalité

19 h00  Film «Territorios de Fronteras » de Guido Brevis  – VO sous-titré – 2007 – Chili – 60 mn

Débat : Marcelo Calfuquir – Nestor Vega Salazar – Maud Gervain – Jimena Obregon (sous réserve)

– Entrée libre – participation financière en soutien bienvenue-

SAMEDI 5 JUIN 2010

Cinéma LES ARCADES – 8 rue  du Lévenant – 56400 Auray

MAPUCHE : la Terre tremble … un peuple oublié ?

Connaissance du peuple,  perspectives actuelles et situation après le tremblement de terre

16 h 00  Accueil

17 h 00  Film « Mari Chi Weu » de Stéphane Goxe & Christophe Coello –  2001- France – 62 mn

Débat : Marcelo Calfuquir – Nestor Vega Salazar – Etienne Meunier – Jimena Obregon  et Maud Gervain (sous réserve)

19 h 30  Buffet solidaire

20 H 30  Film inédit « Ahora quieren el agua » de Mauricio Duran et Nanette Liberona  –  2009 – VO sous-titré – Chili  – 67 mn

Débat : Marcelo Calfuquir – Nestor Vega Salazar

–  Tarif : 1 séance 3€     –  2 séances  5€  –

DIMANCHE 6 JUIN 2010

Cinéma LES ARCADES – 8 rue  du Lévenant – 56400 Auray

ETRE AMERINDIEN  …… envers et contre tout ?

Lutte des communautés indiennes  pour la préservation de leur identité et de leur culture

16 h 00  Accueil

17 h 00 Film inédit « Amazonia for sale » , 200935 mn

Débat : Edith Etsam Nugkuag et Ronan Julou

20 H 30 Film  « Wallmapu » de Jeannette Paillan – 2002 -VO sous-titré – Chili  – 56 mn

Débat : Marcelo Calfuquir – Nestor Vega Salazar –  Etienne Meunier – Jimena Obregon (sous réserve)

– Tarif : 1 séance 3€     –  2 séances   5€  –

Nestor Vega Salazar Militant syndicaliste au Chili, arrêté par la dictature de Pinochet, Nestor Vega Salazar est réfugié en France en 1976.  Il milite pour la cause Mapuche depuis 1998 et devient responsable de l’Association « Terre et Liberté pour Arauco » créée en 2002. Le but de Terre et Liberté pour Arauco est de faire connaître la situation du peuple mapuche au Chili et en Argentine et de soutenir ses revendications territoriales, sociales et culturelles.

Marcelo Calfuquir Membre de la Communauté Mapuche, Molco Alto Pitrufquén , au Chili, Marcelo Calfuquir est consultant  pour les Nations Unies et la Communauté Européenne sur les droits indigènes. Il a, entre autre, participé aux travaux d’élaboration de la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail de l’ONU. Cette Convention relative aux droits des peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants a été adoptée en 1989 par l’OIT.

Etienne Meunier Etudiant en 4è année de l’IEP de Rennes (Sciences Po),  en 2009, Etienne Meunier a passé plusieurs mois au sein de l’Observatoire Citoyen de Temuco (Région Mapuche -Chili) et a réalisé une étude sur la violence policière.

Maud Gervain, Etudiante en 4è année de l’IEP de Rennes (Sciences Po), Maud Gervain a réalisé une étude sur les mobilisations des étudiants mapuche au Chili (résidences étudiantes et lieux de réappropriation culturelle)

Edith Etsam Nugkuag, représentante Communauté Indienne du  Nord Pérou – Association Ikamia

Ronan Julou docteur en ethnologie, chercheur sur les peuples d’Amazonie

Sous réserve :

Jimena Obregon, Maître de Conférence, filière espagnole, IEP Rennes, spécialiste des questions Mapuche (mémoires indiennes,  identités ethniques…)

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Le Roi de l’Araucanie-Patagonie

Léo Magne, L’Extraordinaire Aventure d’Antoine de Tounens, 1950

Premier réflexe en entrant dans une maison, localiser la bibliothèque ; puis chiner et regarder flegmatiquement les tranches, le cou tordu légèrement sur une épaule. C’est un petit loisir, cela permet de deviner les goûts de son amphitryon, et de se trouver des points communs, ou au contraire de nouvelles choses à apprendre.

Antoine de Tounens

Au Chili, dans la maison d’un ami, en m’adonnant à ce jeu, je suis tombé sur un ouvrage relié cuir de Léo Magne, L’Extraordinaire Aventure d’Antoine de Tounens, Roi d’Araucanie-Patagonie, datant de 1950. J’avais déjà entendu parler de ce personnage, les Chiliens de la région aiment à raconter aux Français de passage qu’un de leurs concitoyens fut leur roi au 19e siècle. Le Guide du Routard fait aussi une courte mention de l’épopée d’Antoine de Tounens, alias Orllie-Antoine 1er (ou Orélie Antoine, Orllie Antoine selon les textes).

Vivre pour ses rêves : la fondation du royaume d’Araucanie Patagonie

Le livre de Léo Magne est une biographie de ce personnage, inspirée des travaux de l’historien Armando Braun-Menéndez (El Reino de Araucanía y Patagonia, 1945). Né le 12 mai 1825 à la Chèze en Dordogne puis décédé le 17 septembre 1878 à Tourtoirac en Dordogne également, on pourrait imaginer le trajet classique d’un homme du 19e siècle qui vécut et mourut dans sa région, sans en sortir la pointe de ses souliers. Pourtant Antoine Tounens issu d’une famille de paysan ira bien plus loin qu’aucun des hommes de son pays à cette époque.

Petit avoué de province à Périgueux, issu d’une famille de quatre enfants, il récupère la particule de Tounens en 1857, restituant un semblant de noblesse au passé familial de hobereaux. En lisant des livres sur l’Amérique Latine, il se prend à rêver de ces territoires vierges où beaucoup ont fait fortune. Il entend également parler des indigènes insoumis de l’Araucanie-Patagonie, les mapuche, qui ne reconnaissent pas la souveraineté des Chiliens (territoire officiellement indépendant de la couronne d’Espagne depuis la déclaration de Bernardo O’Higgins en 1818). L’idée murit dans son esprit de s’y rendre et d’y devenir un grand homme. Peut-être que ses projets n’étaient pas encore bien arrêtés alors ainsi que nous le verrons un peu plus loin. Affilié à la franc-maçonnerie (détail important dans cette histoire), il revend sa charge d’avoué en 1857 et contracte un emprunt au Crédit foncier de France pour financer son expédition.

Orllie-Antoine 1er en costume traditionnel indigène

Antoine de Tounens débarque donc au Chili le 28 août 1858 à Coquimbo. Accompagné d’un traducteur (puisque Antoine de Tounens ne parlait que le Français, et éventuellement quelque dialecte du Périgord, peut être un peu de latin car il était chrétien), il gagne la province d’Arauco en 1860 où il promulgue une constitution le 17 novembre de cette même année. S’étant rallié les tribus Puelche et Tehuelche de la région, il se proclame roi d’Araucanie et de Patagonie le 20 novembre et prend le nom d’Orllie-Antoine 1er, régent d’un royaume s’étendant au-delà des Andes, jusqu’à l’Atlantique et au sud au détroit de Magellan. Ses intentions ne sont pas belliqueuses, on le prend à déambuler dans les villes de la région, affichant ses prétentions, on le croit fou ; pourtant les autorités chiliennes s’en inquiètent et le font arrêter le 5 janvier 1862 avant de l’interner dans un asile de fou. L’intervention du Consul général de France au Chili permet son extradition en octobre 1962.

Drapeau du Royaume d'Araucanie Patagonie, tel que conçu par Antoine de Tounens

Orllie-Antoine 1er contractera de nouveaux emprunts, notamment à un de ses frères, et montera deux nouvelles expéditions en 1869 puis 1874, et une dernière en 1876, qui se solderont par des échecs. Pourtant à chacun de ses passages en Araucanie, les Mapuche se souvinrent de lui et lui restèrent fidèles d’une certaine manière.

Affabulation ou réalité historique ?

Le royaume d’Araucanie-Patagonie a eu une existence effective entre 1860 et 1862, dans une certaine mesure, seulement une grande partie des écrits d’Orllie-Antoine 1er relève de l’affabulation : les ministres Lachaise et Desfontaines dont on voit les signatures en bas des actes royaux n’existent pas, Lachaise est en réalité l’homophone de « La Chèze », son lieu de naissance et Les Fontaines est un hameau proche du précédent. Pourtant Orllie-Antoine n’a pas cessé de se prendre au sérieux : ses expéditions successives, la ruine familiale comme conséquence de ses rêves désespérés, ses déclarations, le soutien des populations locales, la peur de l’Etat Chilien, son acharnement (« les griefs que j’ai contre le Chili ne me feront pas dévier d’une ligne la route que je me suis tracé » 1863), tous ces éléments témoignent des actions d’un personnage lucide mais convaincu de son bon droit.

Au fil de ses écrits et de ses déclarations, outre son auto-couronnement, Antoine de Tounens signale qu’il souhaite donner une nouvelle colonie à la France. Il y est presque arrivé. Ainsi que s’interroge Léo Magne, pourquoi Napoléon III n’a-t-il pas saisi l’occasion (trop belle) pour lui apporter son soutien ? Il faut rappeler que l’Empereur était déjà engagé dans l’expédition du Mexique (1860-1867) où il défendait l’empereur Maximilien 1er du Mexique ; or celle-ci s’est soldée par un échec. D’une part Napoléon III ne pouvait pas mener deux batailles simultanées sur deux fronts, d’autre part un nouvel échec aurait été une cuisante humiliation, fatale pour la stabilité du régime. L’Araucanie-Patagonie était trop loin, et l’opinion publique considérait globalement Orllie-Antoine 1er comme un fou, la presse ayant choisi de s’acharner contre le personnage et ses origines sociales modestes, c’aurait été une guerre impopulaire.

L'acharnement médiatique

Le Roi est mort, Vive le Roi !

Revenu malade de sa dernière expédition il se retire chez son neveu Jean dit Adrien (1844-1889), établi à Tourtoirac comme boucher ; il y meurt, après de dures souffrances, tout près de son lieu de naissance. Il mourut sans alliance ni descendance, ou peut être a-t-il laissé quelque héritier sur l’autre continent, fruit d’une union officieuse avec une indigène, mais l’histoire ne nous le dit pas. Ses dernières volontés furent-elles de désigner Achille Laviarde pour lui succéder sur le trône ? En tout cas ses proches par le sang préférèrent travailler au rétablissement d’une situation financière compromise. Le neveu secourable, Monseigneur Adrien-Jean de Tounens (1844-1889), était devenu l’héritier à la mort de son père Jean (1805-1881), l’aîné des neuf enfants Tounems-Jardon ; il renoncera en 1882 en faveur d’Achille Ier et ses enfants s’appelleront simplement Thounens. Aujourd’hui encore on peut lire sur sa stèle les mots qui suivent : « Ici repose De Tounens Antoine Orllie 1er, Roi d’Araucanie et de Patagonie ».

L’actuel « Roi de Patagonie » est Philippe Boiry, devenu Prince Philippe en invoquant une renonciation faite en sa faveur le 12 mai 1951 par le roi titulaire Antoine III (Jacques Antoine Bernard). Les deux hommes n’avaient aucun lien de parenté. Deux fois veuf et sans descendance, le Prince Philippe peut encore choisir un successeur par testament selon la loi du royaume d’Araucanie-Patagonie.

L’aventure extraordinaire d’Antoine de Tounens a reparu au grand jour dans les années 1950. Armando Braun Menéndez, Saint Loup, Léo Magne et d’autres ont réalisé un extraordinaire travail de recherche pour « faire connaitre la vie de ce cadet de Gascogne, ce Cyrano de Tourtoirac qui a, comme l’autre son voisin de Bergerac, donné sa vie pour ses rêves » (Saint Loup, dans Le Roi Blanc des Patagons, 1950). On peut reconstituer la plus grande partie de l’aventure grâce aux journaux d’Antoine de Tounens, ses déclarations publiques, des articles de journaux de l’époque tant en France qu’au Chili, grâce aux arrêts de justice, aux archives ministérielles et de la Bibliothèque nationale. Seuls manquent des éléments sur lesquels seul Antoine de Tounens Orllie 1er pourrait nous éclairer : quel était son but ? quels furent ses regrets ? qu’a-t-il appris de ses rencontres avec les indigènes ? pourquoi n’a-t-il pas simplement renoncé pour mener une vie simple auprès d’eux ?

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Patricio Guzmán au festival de Cannes 2010

C’est l’occasion de redécouvrir ce grand cinéaste et de renouer avec un cinéma chilien de grande qualité, Patricio Guzmán est à Cannes pour cette année 2010 présidée par Tim Burton. Pour plus d’informations, cliquez sur ce lien. Je rajoute dans la liste des liens externes l’excellent blog de Cristina L’Homme sur Rue89, reporter franco-chilienne qui écrit des articles de grande qualité, en français et en espagnol.

Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment pour l’écriture, malgré la foule d’idées et de thèmes que l’on pourrait discuter en ce moment. A propos de l’Atacama par exemple, où passe le Pékin express, ce qui aurait été amusant à analyser. Ou la construction d’un observatoire géant dans ce même désert ; il y en a déjà plusieurs dizaines, il parait que c’est l’endroit du monde d’où l’on voit le mieux les étoiles.

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