Les prisonniers politiques Mapuche en grève de la faim demandent à Pinera l’abrogation de la loi antiterroriste
Le lundi 12 juillet passé, 14 prisonniers politiques mapuche de Temuco et 5 autres de Concepción, auxquels se sont joints 10 de Angol, 2 de Lebu et un de Valdivia, ont débuté une grève de la faim (liquide) « jusqu’à ses conséquences finales », pour forcer le gouvernement de Sebastián Piñera à répondre à leur situation, « ainsi qu’il l’a fait avec les prisonniers de la droite dissidente cubaine », thème faisant les grands titres de la presse chilienne ces derniers temps.
Très récemment les pages des journaux chiliens monopolisés par la droite politique étaient remplis par la propagande du gouvernement chilien à propos de « ses » démarches pour la liberté des prisonniers politiques à Cuba. Cependant les raisons données pour mener une action au niveau international reposent sur des affirmations ambigües. On parle de « prisonniers politiques injustement détenus », de « prisonniers de conscience » et on défend l’idée de la liberté d’opinion partout dans le monde. On ne parle pas avec autant de « ferveur » des prisonniers politiques mapuche. Au contraire, le gouvernement cherche toujours à légitimer l’emprisonnement des gens de la terre qui luttent [pour leurs droits] et les qualifie de terroristes et de délinquants.
Selon le rapport de 2010 de la Commission Ethique Contre la Torture, il y aurait actuellement un total de 57 prisonniers politiques mapuche (en incluant 2 femmes et 2 mineurs) répartis dans les prisons des villes du Sud du Chili.
Les demandes des prisonniers politiques incarcérés se centrent sur l’abolition de la loi Antiterroriste et de la Justice Militaire créées par Pinochet en temps de dictature (1973-1990), les plus sévères en matière de législation chilienne. Ces deux législations sont toujours utilisées et même renforcées par le gouvernement actuel de Sebastián Piñera pour faire taire les revendications territoriales, bien que l’ancienne présidente Michelle Bachelet eût promis leur réforme. Le Chili a déjà été condamné par la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme pour l’application de la justice militaire sur son territoire (cas « Palamara », 2005) et des organismes dépendants des Nations Unies ont présenté au Chili l’incompatibilité de la loi antiterroriste avec les luttes sociales. Cependant l’Etat Chilien ne met toujours pas en application les recommandations formulées par ces différentes instances. Selon Human Rights Watch, en sus de la violation des droits de l’Homme qu’implique l’usage de la loi Antiterroriste, les mapuche ont fréquemment été les victimes de maltraitance physique et de traitement dégradant de la part de la police. L’application abusive de cette loi, en ce qui concerne les prisonniers politiques mapuche, marque le déni de leur droit à la légitime défense, en les maintenant en prison pour une durée indéterminée sans respecter la présomption d’innocence. Il faut y ajouter le recours à des « témoins sans visage », rendus anonymes sous couvert de protection. De surcroit, certains des prisonniers sont jugés par deux fois lorsqu’ils sont sujets à une procédure civile en parallèle de la justice militaire. En effet le 4 novembre 2009 la Cour Martiale du Chili a déclaré que les mapuche accusés de terrorisme seront doublement jugés pour les mêmes faits, ce qui, selon les avocats de la défense, est très clairement incompatible avec le respect des droits de l’Homme.
A la lumière de ces éléments il apparaît manifeste que ces lois visent à criminaliser toutes les revendications du peuple mapuche, à travers des jugements partiaux et interminables dans lesquels est mise en application une Loi dont la finalité n’est autre que d’exercer une politique inégale, humiliante et discriminante à l’encontre d’un peuple indigène.
Pour toutes ces raisons, les prisonniers politiques en grève de la faim ont déclaré qu’ils mettront un terme à cette action seulement si les demandes suivantes trouvent un écho :
– la non-application de la loi 18.314 dite Antiterroriste dans le cas du conflit mapuche ;
– la remise en liberté de tous les jeunes, lonkos, et dirigeants mapuche ;
– la fin de la Justice Militaire dans le cas des mapuche et la fin d’un double-jugement à la fois civil et militaire pour un même fait ;
– la fin des montages politico-judiciaires qui vicient toutes les procédures, la non utilisation de témoins sans visage et en finir avec des pratiques qui fragilisent les droit de l’Homme les plus élémentaires, comme l’extorsion, la menace, la torture tant physique que psychologique et les conditions dégradantes des centres de réclusion ;
– la démilitarisation des zones mapuche dans lesquelles les communautés revendiquent des droits politiques et territoriaux ;
– la restitution immédiate du territoire ancestral usurpé en partie par l’Etat Chilien.
Nous lançons un appel aux organisations sociales et politiques chiliennes et internationales pour se mobiliser et appuyer le processus de lutte et de résistance lancé depuis les prisons chiliennes.
Iván CURIKEO
Anaïs ROESCH
Traduction : Elie MILLER
Con huelga de hambre presos políticos Mapuche exigen a Piñera el fin de la ley antiterrorista
El lunes 12 de julio del presente, 14 presos políticos mapuche de Temuco y 5 de Concepción, a los que se han sumado 10 en Angol, 2 en Lebu y 1 en Valdivia desarrollan una huelga de hambre liquida “hasta las últimas consecuencias”, emplazando al gobierno del presidente Sebastián Piñera a abordar su situación, “tal como lo ha hecho con los presos de la derechista disidencia Cubana”, tema que ha ocupado grandes espacios en la prensa chilena.
Hace poco los periódicos chilenos que responden al monopolio de la Derecha estuvieron plagados de propaganda del gobierno chileno sobre “sus” gestiones por la libertad de los presos políticos de Cuba. Hubo afirmaciones ambiguas sobre las razones para llevar a cabo esta acción en el plano internacional. Se hablo de “presos políticos detenidos injustamente”, de “presos de conciencia” y se defendió la idea de que los “presos de conciencia” no deben existir en ninguna parte… No se habla con ese “fervor” de los presos políticos Mapuche. Al contrario, se busca legitimar la prisión de la gente de la tierra por luchar y se le califica de terroristas y delincuentes.
Según el informe 2010 de la Comisión Ética Contra la Tortura existe un total de 57 presos políticos mapuche en la actualidad (incluyendo 2 mujeres y 2 menores de edad), repartidos en ciudades del sur de Chile. Al sumarles los procesados con medidas cautelares, la cifra se eleva a 96.
Las demandas de los presos políticos mapuche encarcelados se centran en la abolición de la Ley Antiterrorista y justicia militar creada por Pinochet en tiempo de dictadura militar (1973-1990), ley más dura de la legislación chilena. Ambas legislaciones siguen siendo utilizadas y reforzadas por el actual gobierno Piñera, para callar las reivindicaciones territoriales, aunque el gobierno Bachelet había prometido la abolición de esta dicha ley. Por la utilización de la justicia militar, Chile ya fue condenado por la Corte Interamericana de Derechos Humanos (caso Palamara 2005) en tanto que organismos dependientes de Naciones Unidas han representado al gobierno chileno en diversas oportunidades la inconveniencia de aplicar la legislación antiterrorista a la lucha social. Sin embargo el Estado chileno todavía no cumple las recomendaciones formuladas por esas instancias. Según Human Rights Watch, además de las violaciones de los Derechos Humanos que conlleva el uso de la ley Antiterrorista, los Mapuche han sido frecuentemente victimas del maltrato físico y trato degradante por parte de la policía. El abuso de esta Ley, en respecto a los presos políticos Mapuche significa también denegar sus derechos a legítima defensa, manteniéndolos en prisión preventiva indefinida, no respetando la presunción de inocencia. A eso se añade el uso de “testigos sin rostro”, testigos protegidos. Encima de todo algunos de los presos están siendo sometidos a un doble juzgamiento por la justicia civil y al mismo tiempo por la justicia militar. En efecto, el 4 de noviembre de 2009 la Corte Marcial de Chile ratificó que los Mapuche tendrán que ser doblemente juzgados por el mismo hecho, lo que según los abogados defensores es claramente incompatible.
Con todo esto queda de manifiesto que el uso de estas legislaciones implica criminalizar todas las demandas del pueblo Mapuche, a través de juicios parciales e interminables en los cuales se aplica una Ley cuya finalidad no es otra que de ejercer una política de desigualdad, aplastamiento y discriminación de un pueblo originario.
Por lo anterior, los presos políticos en huelga de hambre declararon que solo depondrán esta medida si se cumplen las justas demandas siguientes:
– La NO aplicación de la ley 18.314 o Ley antiterrorista en causas mapuche
– Libertad a todos los jóvenes, lonkos y dirigentes Mapuche
– NO al procesamiento de la Justicia Militar en causas mapuche y el fin del Doble procesamiento civil-militar por un mismo hecho
– Fin a los Montajes político-judiciales que implican el termino de procesamientos externos y viciados, la no utilización de los testigos sin rostros y el termino de prácticas que vulneran los derechos humanos básicos como la extorsión, amenazas, torturas tantos físicas como psicológicas y las condiciones degradantes en los centros de reclusión
– Desmilitarización en las zonas mapuche en que las comunidades reivindican derechos políticos y territoriales
– Devolución inmediata del territorio ancestral que se le fue usurpado por parte del Estado chileno
Hacemos un llamado a las organizaciones sociales y políticas de Chile y el mundo a movilizarse en apoyo a este proceso de lucha y resistencia desde las cárceles chilenas.
Note pour le lecteur : les lignes précédentes sont la retranscription d’un message reçu puis traduit, visant à être diffusé le plus largement possible. Sa présence sur ce blog appelle à discussion et soulève des questions, tous les éléments n’ont pas été vérifiés au préalable. Ce message revêt cependant un caractère sérieux puisqu’il émane de jeunes gens présents sur place et ayant des liens avec la société civile locale et des organisations non gouvernementales fiables, dont l’Observatoire Citoyen de Temuco.